Acrylique sur toile

Biographie

Petite et sombre, la maison de mes parents en France, celle de mon enfance, avait un jardin, une balançoire, le ciel et la terre.

De quoi étourdir un peu la grande smala, douze frères et soeurs, et permettre à nos rêves d’enfant,de se graver dans la terre, avec des bouts de bois, des cailloux et une présence à la nature. Lumineuse, magique...

  • Ce coin de lumière
  • était ainsi notre lieu d’expression et de création. Mes frères et soeurs et moi-même, ressentions naturellement la création comme un conduit d'expression dans lequel se trouvait notre salut. L’expression de la révolte se transcendait par des activités créatrices. Catharsis oblige, nous mimions nos parents en improvisant des sketches.
  • Nous aimions écrire, dessiner, lire, chanter, parler et danser
  • Surpris parfois dans notre élan créatif, nous ne voyions pas venir la baffe qui nous tombait sur la gueule comme un couperet de guillotine. Notre père avait des humeurs versatiles. Il portait une grande colère qu’il déchargeait sur nous. La violence du décor, nous rendait créatif.
  • Mes parents, un couple illettré d'artistes, qui s'ignoraient...
  • Ils vécurent leur histoire d’amour dans une pauvreté de conscience désolante.Ils avaient beaucoup de peurs (dont la pudeur), qu’ils exprimaient sans retenue. Violence physique et morale entre eux et avec nous. L’image de l’amour est violente. Mais de cela, nous savions nous moquer lors de nos improvisations théâtrales jouées en leur absence.
    Mes parents faisaient parfois la fête. Et ça, c'était chouette. Mon père chantait et jouait de la ghasba, une flute sans bec fabriquée par lui-même. Tout comme lui, ma mère chantait et jouait d'un autre instrument de msique, la derbouka. Nous dansions et faisions des grimaces. Ces rares moments "culturels" étaient une grâce. Nous le savions. Le reste du temps, les journées étaient longues, et je les passais souvent à errer dans les pâturages alentours, rêvant d’amour et de liberté.
  • J’ai fugué, zoné, me suis drogué,
  • j'ai rencontré la violence et la mort,vécu toutes sortes d’expériences qui m’ont amené au fin fond de ma nuit, dans le désespoir et le chaos. J’étais un mort-vivant, enterré au fond de son bourbier, à l’orée d’une mort qui se voulait délivrance. Les larmes de mon chagrin se sont mises à couler sans retenue, irriguant ma gadoue, devenue engrais par les forces naturelles de la terre. Des racines ont germé au printemps, et le cœur de mon cadavre s’est remis lentement à battre. Ma tête a émergé en premier, froissée et visqueuse comme celle d'un nouveau né. J’ai respiré à pleins poumons et ouvert les yeux. Ma part de nourriture terrestre m'attendait là, dans la merde, merveilleuse substance de vivification…
  • J’ai trouvé progressivement
  • la force de me relever. De m'ébrouer. D'ôter de mon esprit et de mon corps le restant de détritus collé dans les recoins plissés de mon être. Je me suis dégourdi les membres et mis à marcher seul dans la nuit sombre, éclairé par la seule lumière de la foi en ma résurrection imminente. Mon salut était là, dans cette foi sans nom, cette croyance sans dogme en ma résurrection.
  • J’ai cheminé sans répit,
  • retenant mes cris de souffrance suscités par mes plaies béantes qui saignaient de culpabilité, de honte, de peur et de révolte. Une lutte sans merci. Acharnée. J’ai persévéré, le dos courbé mais la tête relevée et le regard guidé par l’étoile de l’espérance humaine.
  • J’ai appris à accueillir mes doutes,
  • ma folie, ma sagesse, et tout ce que je suis devenu, attelé à la puissante énergie créatrice qui m’anime et la croyance profonde en ma transmutation. J’ai crée jour et nuits. Avec acharnement. Avec la foi inébranlable en mon pouvoir créatif. Mon salut était là, dans la création. Et la création agissait à mon insu. J’ai exprimé mon chaos, mes peurs, mes joies, mes peines et mes rêves. J’ai réparé, nettoyé, transcendé mes données de vie et j’ai commencé enfin à respirer.
  • Mes origines ont agi,
  • en moi et autour de moi, et m'ont fait échouer en Algérie où je me suis marié, ma fille aînée se trouve toujours là-bas. C’était la décennie noire. Une puissante, pour ne pas dire terrible expérience, où j'ai côtoyé la folie et la mort pendant plusieurs années, sans perdre espoir pour autant en la vie. Divorce au bout de quelques années avant de m’installer en Tunisie où j’ai rencontré une artiste. Nous vécûmes dix belles années. Une histoire passionnelle. J’ai pris des baffes, j’en ai donnés, j’en ai repris et redonnés… Les scénarios des parents se rejouaient.
    Les blessures d’amour étaient béantes et douloureuses, faisant apparaître les syndromes d’abandon, de rejet, de dépendance… La totale ! Mais l'amour nous liait. J’ai suivi une thérapie, vécu d’autres belles histoires d’amour, refait une thérapie. Et j’ai progressivement appris à soigner mes blessures, à me laisser dompter. A accepter d’être aimé, de m’aimer et d’aimer pleinement.
  • Aujourd’hui je vis plus ou moins en adéquation avec moi,
  • avec l’artiste pèlerin que je suis devenu, cheminant en conscience dans la voie de l’amour, la liberté et la créativité, et l'intime conviction d’être éprouvé et désigné pour être un ouvrier au service de l’éveil à la conscience de l'entité créatrice. Sans nulle prétention ni autre attente que celle de grandir avec vous qui me lisez à l'instant, et concourir à notre éveil...

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    P.S :
    Je suis né dans le nord de la France de parents algériens. Et j’ai trois frères qui ont quitté prématurément ce monde à l’âge de 48, 38 et 61ans. Leur cœur, siège symbolique de l’amour, a lâché. Deux seins pour treize enfants affamés d’amour ont inévitablement généré des manques et des besoins éperdus, voire désespérés, de les combler.

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